JAZZ A TOUS LES ETAGES DANS MUSIQUES DES TOILES

Harry Belafonte dans le film de Robert Altman "Kansas City"

Le premier film chantant et un peu parlant fut « Le Chanteur de Jazz » où un blanc se transformait en artiste noir pour monter sur scène. C’est dire l’opinion ancrée dans la société bien pensante, blanche et raciste des années 1930 aux Etats-Unis, que le Jazz rimait avec « Noir ». Cette musique fut la grande absente du cinéma américain pendant 2 décennies au moins à part « Les Pâturages verts » ou « New Orleans », film avec Louis Armstrong et Billy Holliday…. Je ne voudrai pas oublier quelques apparitions dans des numéros musicaux des fameuses comédies musicales, les Ziegfeld Folies par exemple. . Ah ! En France, rien ou presque ; on s’extasiait plus sur la ceinture de bananes de Joséphine Baker.

Je vous ai dit que « Jazz » rimait avec « Noir ». Pas étonnant que cette musique ait trouvé son écrin dans le « Film Noir » ; genre cinématographique typiquement américain à ses débuts. Pour désigner des œuvres atypiques policières, de détectives privés et de gangsters inspirés des histoires édités dans les « pulps », revues populaires peu chères aux couvertures volontairement aguicheuses où vont être édités les œuvres de Chandler, de Chase, de Charteris….

Curieux quand même de constater que les œuvres de Jazz vont être composées souvent par des Blancs tels Elmer Bernstein, Henri Mancini.

Voilà donc pour cette émission de « Musiques des Toiles », 3 films, 3 univers, 3 atmosphères, 3 visions, 3 musiques du film Noir américain dont la musique fut composée par des artistes Noirs :

- Autopsie d’un Meurtre d’Otto Preminger, film de procès. Musique écrite par Duke Ellington

- Le Grand Chantage, film d’Alexandre Mackendric, film d’atmosphère. Musique composée notamment par Chico Hamilton

- Kansas City, film de Robert Altman. Reprise de standards du Jazz dans l’univers d’une boîte de Jazz des années 1930, à l’époque de la prohibition. Regardez le final, ainsi qu'un extrait. c'est GEANT !

J’y ai ajouté un film français, « Les Tricheurs » de René Clément, car on y entend des Jazzmen dont Coleman Hawkins dans Clo'Blues….