…. Nous partîmes 4
du Mans, Danielle, Pauline, Jean et moi mais par un prompt renfort nous nous
vîmes 5 000 en arrivant à Paris Bercy ! Dont beaucoup
de jeunes. Réjouissant.
Nous l'attendions tous pour vibrer à ses compositions musicales qui ont imprimé leurs
marques cinématographiques dans nos mémoires cinéphiliques.
Salle immense, scène en
rapport, prévue pour un grand orchestre classique avec chœurs, soit 150
personnes pas moins…. Et lui pour affronter ce "monstre".
Quelques erreurs
d'organisation de la soirée plus tard, dont la projection d'un film vidéo sensé
mettre en valeur les qualités d'écrivain musical et connaître son opinion sur
le rôle du compositeur de musique de film - une bronca au bout de 15 minutes
insipides. L'orchestre et les chœurs attendent.
Émerge de l'ombre du
plateau scénique un petit homme portant lunettes qui avance à pas rapides vers
le pupitre ; les applaudissements pleuvent. Salut au public. Il se tourne vers
l'orchestre et les chœurs, ouvre un cahier immense à la couverture bleue, lève
sa baguette, indique un musicien, mouvement rapide du poignet. Coup de tambour
sourd unique, silence, puis les archers glissent sur les cordes des violons et
nous voilà plongés dans l'atmosphère des Incorruptibles
de Brian de Palma.
Ennio Morricone dirigeant le Budapest Modern Art Orchestra |
Vont suivre les compositions
pour les films de Sergio Leone (mais pas le thème de l'Homme à l'harmonica se sont désolés certains), Henri Verneuil,
Yves Boisset, Roland Joffe, Francesco Rossi….
Sans oublier l'apparition magnifique en robe rouge de la soprano Susanna Rigacci.
Sans oublier l'apparition magnifique en robe rouge de la soprano Susanna Rigacci.
Fluidité des
enchainements, des styles, des atmosphères musicales jusqu'au final extatique de
The Mission Gabriel's Oboe. Les frissons sont
perceptibles dans le public qui en redemande.
Mais celui qui a dirigé
pendant plus de 2 heures et dompté le "monstre", accuse le coup, se
voute, devient fragile, descend difficilement du pupitre et s'éloigne, son
grand cahier bleu sous le bras, après 3 rappels, à petits pas lents, soutenu
par le 1er violon. Au bout de la scène, l'obscurité l'enveloppe et
il disparaît. Nous sommes tristes de ce départ émouvant ; le public silencieux
quitte la salle, un peu gêné peut-être. Nous l'avons bien mal remercié pour
tout le talent qu'il venait de nous offrir.
Nous venions de vivre un
moment rare, unique.
Grazie infinite Maestro Ennio Morricone !
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